Cabinet Geoffroy Boguet

Publié le 31 Janvier 2024

Le 4 janvier 2024, le CNRS a publié un article intitulé « Amiante : la taille et la géométrie des nanofibres inhalées pourraient être seules responsables du développement de fibromes pulmonaires ». Cet article a révélé les résultats d’une recherche effectuée par une équipe franco-chinoise, comprenant un membre du CNRS, parue la veille sur la revue scientifique britannique Nature Nanotechnology. Cette étude a remis en question les connaissances sur l’origine des pathologies liées à l’amiante, en dévoilant une origine plus étendue qui dépasse la composition chimique de ce matériau et se focaliser sur les caractéristiques physiques de ces nanofibres inertes.

Cette découverte se présente comme une avancée majeure dans la compréhension des maladies pulmonaires liées à l’amiante qui continuent de sévir dans le secteur du bâtiment. Amiante et nanomatériaux fibreux : une nouvelle explication sur la pathogénicité de l’amiante L’étude rapportée par le CNRS a révélé de nouvelles données concernant la pathogénicité des nanofibres inertes analogues à celles de l’amiante, grâce à une expérimentation in vitro utilisant des nanocapteurs électrochimiques. Contrairement à ce qui avait été établi, leur toxicité ne serait pas liée à leur composition chimique, mais à leurs caractéristiques en termes de dimension et de géométrie. Ainsi, les nanofibres de plus de 15 microns (0,015 mm) seraient particulièrement problématiques. En effet, elles ne permettaient pas aux macrophages des alvéoles pulmonaires, censés éliminer toute substance nocive, de les ingérer et les détruire totalement. Cette assimilation partielle provoquerait des fuites de sécrétions nocives pour la paroi alvéolaire, engendrées par les cellules « mangeuses ».

Ce phénomène provoquerait l’apparition et le développement de fibromes pulmonaires. Pathologies amiante : la responsabilité de la taille et de la géométrie des nanofibres confirmée Pour confirmer leurs premiers résultats, les chercheurs ont procédé à des tests sur des rats exposés de manière régulière et sans protection à l’inhalation de nanomatériaux fibreux. Cette expérimentation in vivo a permis de constater chez ces rongeurs des lésions pulmonaires répétées, voire un développement de fibromes. De là à suggérer que l’exposition à des nanomatériaux fibreux, souvent utilisés dans le secteur du bâtiment, serait aussi dangereuse que l’exposition à l’amiante, il n’y a qu’un pas que les chercheurs ont franchi pour alerter sur ce phénomène. En effet, un tel constat obligerait à revoir de nombreuses dispositions de sécurité et de prévention pour éviter tout risque d’exposition à des nanomatériaux fibreux inertes, quels qu’ils soient. Il s’agirait notamment de reconsidérer les pratiques et la réglementation dans de nombreux domaines.

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